Une de plus. À croire que les imbéciles n’apprennent jamais. Sa réputation n’est-elle donc pas suffisante pour tenir les jeunes imbéciles à l’écart ?
Varkel écrase de son pied la main de la jeune naine au sol, l’obligeant à lâcher son couteau qui ressemble plus à un cure-dent qu’à une arme. Pensait-elle vraiment le tuer avec ça ? Ç’aurait déjà été un miracle de la Pierre si elle avait réussi à l’égratigner.
— À quoi est-ce que tu pensais exactement, petite cousine ?
De quelle branche des Ortan elle est, déjà ? Il n’est même pas certain qu’elle porte le nom de sa famille. Il l’a seulement reconnue parce qu’il garde un œil sur tous les enfants de ceux dont il a dû collecter les dettes. C’est que les gens sont rancuniers, particulièrement les nains ; ils sont aussi particulièrement stupides.
Ils ont plus à perdre à lui chercher des ennuis pour laver leur honneur qu’à lui foutre la paix.
— Tu as ruiné mes parents ! crache-t-elle.
Non, il n’aurait jamais deviné, vraiment. Pense-t-elle sincèrement être la première ? Il devrait arrêter de donner un simple avertissement aux enfants, mais c’est plus fort que lui. Il n’est pas à ce point un bâtard et il est le premier à savoir qu’il faut bien que jeunesse se passe.
Ce n’est pas pour autant qu’il apprécie ces pathétiques tentatives d’assassinat.
— Ils avaient des dettes. Je n’ai fait que mon travail. Tu en veux à la mauvaise personne.
— Tu aurais pu les aider !
Oui, et les Engeances aiment prendre le thé avec des petits biscuits, pendant qu’elle y est ? Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre ! Varkel ne les a pas forcés à vivre au-dessus de leurs moyens, ni à investir leur bas de laine dans une entreprise risquée. À partir de ce constat, pourquoi aurait-il dû les aider à esquiver leurs responsabilités ?
— Oh, mais je les ai aidés, gamine. Ils ont appris que tout a un prix, même leur vie.
— Père s’est suicidé par ta faute !
Varkel est au courant. Il est même d’accord ; il a provoqué ce suicide. Il était encore jeune, à l’époque ; il a stupidement dit au père de la môme que mourir lui épargnerait au moins le déshonneur de voir son linge sale lavé en place publique. Il aurait mieux fait de se taire.
Au moins, l’homme aurait payé pour avoir tenté de le transformer en dîner pour Engeances. Malgré les années, il ignore encore la raison d’une telle tentative de meurtre déguisé. Était-ce pour s’exercer avant de passer à un héritier plus direct ? Était-ce simplement pour avoir l’impression d’être puissant en ayant la capacité de tuer n’importe qui ? Par simple envie ?
Varkel n’aime pas rester dans l’ignorance.
— Ton père a choisi le moindre déshonneur. Crois-moi, tu n’aurais pas voulu que ce qu’il avait sur ses mains soit révélé en plein jour.
Il devrait être plus honnête avec l’adolescente, mais il n’arrive pas à se montrer horrible avec les enfants. Peut-être a-t-il encore un cœur, finalement.
— Tu mens. Tu mens forcément. Père était un nain bon.
Un nabot, plutôt.
— Crois-bien ce que tu veux. La vérité ne changera cependant pas.
— J’espère que tu crèveras dans les Tréfonds.
Varkel cligne des yeux, avant d’éclater de rire. Celle-là, c’est la meilleure !
— Oh, mais très chère, même les Engeances n’ont pas voulu de moi. Elles ont croqué un bout et décidé que j’étais bien trop mauvais à leur goût.
Un soupir lui échappe finalement quand il se calme et il se penche pour ramasser le couteau. Il retire finalement son pied de la main de la jeune naine, qui se relève en la serrant contre elle. Varkel espère bien qu’il l’a cassée ; au moins, cela lui donnera le temps de réfléchir à la conséquence de ses actes.
— Si tu tiens à rester en vie, reste loin de moi, me fais-je bien comprendre ? Tu es encore jeune, c’est l’unique raison pour laquelle je t’épargne. Ce sera la seule leçon que tu recevras de ma part.
— Je te hais !
— Oh, vraiment, j’en suis navré. Inscris-toi sur la liste des personnes qui veulent ma mort si tu souhaites tant rejoindre la Pierre, la môme, tu es loin d’être la première.
Varkel range le couteau dans un des tiroirs de son bureau
— Va-t’en. Je ne te le dirais pas deux fois.
Il devrait peut-être songer à engager un garde, si cela continue. Mais Varkel est bien conscient que ce serait tresser lui-même la corde pour se pendre : il n’y a que lui qui peut garder ses secrets et sa vie. La corruption est déjà dans le cœur des hommes, quand bien même l’Engeance somnole au fin fond de la terre.
Bon. Maintenant que ce problème est réglé, de qui doit-il régler les dettes, aujourd'hui ?
Varkel écrase de son pied la main de la jeune naine au sol, l’obligeant à lâcher son couteau qui ressemble plus à un cure-dent qu’à une arme. Pensait-elle vraiment le tuer avec ça ? Ç’aurait déjà été un miracle de la Pierre si elle avait réussi à l’égratigner.
— À quoi est-ce que tu pensais exactement, petite cousine ?
De quelle branche des Ortan elle est, déjà ? Il n’est même pas certain qu’elle porte le nom de sa famille. Il l’a seulement reconnue parce qu’il garde un œil sur tous les enfants de ceux dont il a dû collecter les dettes. C’est que les gens sont rancuniers, particulièrement les nains ; ils sont aussi particulièrement stupides.
Ils ont plus à perdre à lui chercher des ennuis pour laver leur honneur qu’à lui foutre la paix.
— Tu as ruiné mes parents ! crache-t-elle.
Non, il n’aurait jamais deviné, vraiment. Pense-t-elle sincèrement être la première ? Il devrait arrêter de donner un simple avertissement aux enfants, mais c’est plus fort que lui. Il n’est pas à ce point un bâtard et il est le premier à savoir qu’il faut bien que jeunesse se passe.
Ce n’est pas pour autant qu’il apprécie ces pathétiques tentatives d’assassinat.
— Ils avaient des dettes. Je n’ai fait que mon travail. Tu en veux à la mauvaise personne.
— Tu aurais pu les aider !
Oui, et les Engeances aiment prendre le thé avec des petits biscuits, pendant qu’elle y est ? Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre ! Varkel ne les a pas forcés à vivre au-dessus de leurs moyens, ni à investir leur bas de laine dans une entreprise risquée. À partir de ce constat, pourquoi aurait-il dû les aider à esquiver leurs responsabilités ?
— Oh, mais je les ai aidés, gamine. Ils ont appris que tout a un prix, même leur vie.
— Père s’est suicidé par ta faute !
Varkel est au courant. Il est même d’accord ; il a provoqué ce suicide. Il était encore jeune, à l’époque ; il a stupidement dit au père de la môme que mourir lui épargnerait au moins le déshonneur de voir son linge sale lavé en place publique. Il aurait mieux fait de se taire.
Au moins, l’homme aurait payé pour avoir tenté de le transformer en dîner pour Engeances. Malgré les années, il ignore encore la raison d’une telle tentative de meurtre déguisé. Était-ce pour s’exercer avant de passer à un héritier plus direct ? Était-ce simplement pour avoir l’impression d’être puissant en ayant la capacité de tuer n’importe qui ? Par simple envie ?
Varkel n’aime pas rester dans l’ignorance.
— Ton père a choisi le moindre déshonneur. Crois-moi, tu n’aurais pas voulu que ce qu’il avait sur ses mains soit révélé en plein jour.
Il devrait être plus honnête avec l’adolescente, mais il n’arrive pas à se montrer horrible avec les enfants. Peut-être a-t-il encore un cœur, finalement.
— Tu mens. Tu mens forcément. Père était un nain bon.
Un nabot, plutôt.
— Crois-bien ce que tu veux. La vérité ne changera cependant pas.
— J’espère que tu crèveras dans les Tréfonds.
Varkel cligne des yeux, avant d’éclater de rire. Celle-là, c’est la meilleure !
— Oh, mais très chère, même les Engeances n’ont pas voulu de moi. Elles ont croqué un bout et décidé que j’étais bien trop mauvais à leur goût.
Un soupir lui échappe finalement quand il se calme et il se penche pour ramasser le couteau. Il retire finalement son pied de la main de la jeune naine, qui se relève en la serrant contre elle. Varkel espère bien qu’il l’a cassée ; au moins, cela lui donnera le temps de réfléchir à la conséquence de ses actes.
— Si tu tiens à rester en vie, reste loin de moi, me fais-je bien comprendre ? Tu es encore jeune, c’est l’unique raison pour laquelle je t’épargne. Ce sera la seule leçon que tu recevras de ma part.
— Je te hais !
— Oh, vraiment, j’en suis navré. Inscris-toi sur la liste des personnes qui veulent ma mort si tu souhaites tant rejoindre la Pierre, la môme, tu es loin d’être la première.
Varkel range le couteau dans un des tiroirs de son bureau
— Va-t’en. Je ne te le dirais pas deux fois.
Il devrait peut-être songer à engager un garde, si cela continue. Mais Varkel est bien conscient que ce serait tresser lui-même la corde pour se pendre : il n’y a que lui qui peut garder ses secrets et sa vie. La corruption est déjà dans le cœur des hommes, quand bien même l’Engeance somnole au fin fond de la terre.
Bon. Maintenant que ce problème est réglé, de qui doit-il régler les dettes, aujourd'hui ?
— 13 Solis 3:85, Office de Varkel —