Eluvestia, 3:86 des Tours
Cher ami,
Je t’en conjure, rentre en toute hâte à Minrathie. La paix est certes revenue à travers Thédas depuis la fin du Troisième Enclin, mais les routes ne sont pas sûres pour autant. Je crains que tu ne sois plus en sécurité à Montsimmard.
Notre patrie et Orlais ont beau s’être alliés lors du Troisième Enclin, ils ne l’ont fait que face aux pressions grandissantes de la Garde des Ombres. Pour quelle autre raison Tévinter et Orlaïs auraient combattu côte à côte à Hunter Fell ? Ne te méprends pas sur mes propos, je suis soulagée de ce choix, car il a permis de mettre fin à l’Enclin, mais je ne suis pas dupe. Les alliances ne durent qu’un temps. Les Gardes des Ombres essaient bien de jouer la carte du pessimisme et de rappeler la menace toujours présente des engeances, mais personne n’y prête plus attention. Personne ne souhaite imaginer un avenir macabre où les engeances ravagent la surface.
C’est justement pour cette raison que je t’écris cette lettre dans la précipitation. As-tu entendu les dernières rumeurs ?
J’ignore à quoi jouent la Chantrie et la Divine Amara I, mais ces rumeurs sont de graves accusations à l’encontre de Tévinter. Les anciens magisters du pays, nos modèles, seraient responsables des Enclins. Balivernes ! Comment la Chantrie peut-elle laisser courir de tels mensonges ?
Si nos ancêtres ont précipité la fin du monde avec les Enclins, pourquoi nous, leurs descendants, nous battons nous aux côtés du reste de Thédas lorsqu’un archidémon surgit des Tréfonds ? C’est un non-sens des plus absurdes.
Mais trêve de bavardages. Je t’en conjure, rentre au plus vite. J’ai peur que cette propagande contre notre partie se retourne contre tous les tévintides. J’ai peur que les sudistes s’en prennent à toi.
Notre patrie a besoin de tous ses intellectuels pour traverser cette crise.
Je te serai gré de m’écouter au plus vite,
Ta chère amie,
Adralla de Vyrante